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Le droit à la déconnexion, entre infobésité et hyperconnexion : débranche tout !

Depuis la crise Covid-19 de 2020, l’ère est désormais au travail hybride plus souple et plus adapté, cependant cette avancée a un prix : une boulimie de virtuel, une indigestion de mails, de visioconférences et de notifications qui dévorent notre vie professionnelle et privée, mais aussi notre santé. L’organisme de santé au travail européen EUROGIP sonne une nouvelle fois le glas de cette ère de la surconnexion avec l’étude Eurofound publiée en décembre 2023.

La pénibilité numérique au travail en Europe, une étude lance à nouveau l’alerte

En juin 2023, seulement neuf états membres de l’Union européenne ont déjà légiféré sur le droit à la déconnexion : la Belgique, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, la Slovaquie, le Luxembourg, le Portugal, la Croatie et la France. Cependant, même dans ces états, l’étude d’Eurofound publiée en décembre 2023 démontre que ce droit n’est que trop peu appliqué.

Cette étude a souhaité orienter ces résultats uniquement sur les quatre premiers États (Italie, Espagne, Belgique et France) à avoir encadré le droit à la déconnexion par une loi, le but étant d’évaluer auprès des 1634 salariés européens interrogés l’efficience d’une future loi européenne.

Le constat est sans appel : 80 % des salariés interrogés reçoivent des sollicitations numériques en dehors de leur temps de travail. De plus, 57 % des travailleurs européens se sentent dans l’obligation d’y répondre, toutes catégories professionnelles confondues. Ce devoir de réponse « immédiate » s’applique tout particulièrement aux travailleurs entre 16 et 39 ans.

Nous noterons toutefois que, selon cette même étude, 70 % des salariés bénéficiant d’un accord d’entreprise concernant le droit à la déconnexion considèrent qu’elle possède un impact positif sur leur bien-être.

La santé et la surconnexion au travail : tous concernés, tous en danger !

Rappelons tout d’abord en quoi consiste le droit à la déconnexion en France, selon un spécialiste de l’INRS pour la CAF : « Il vise en premier lieu à permettre le respect du temps de travail, sachant que la loi impose un repos quotidien d’au moins onze heures consécutives entre deux journées de travail, et deux jours de repos hebdomadaire. »1.

De plus, ce droit à la déconnexion, imposé depuis 2016 dans le Code du travail, doit permettre à tous les salariés de trouver un juste équilibre entre vie professionnelle et vie privée, comme de se préserver du niveau de stress élevé qu’impose l’hyperconnexion.

La réalité est tout autre : « un Français passe 56 heures par semaine devant un écran, ce qui revient au cours de l’existence à 27 ans, 7 mois et 6 jours, soit plus de temps qu’à dormir ! »2. Et ce n’est qu’une moyenne… 

Les conséquences de cette boulimie d’écrans au travail sont multiples et par ailleurs confirmées par 45 % des salariés européens interrogés lors de l’étude Eurofound précédemment évoquée :

  • Au niveau de la santé physique : fatigue visuelle, maux de tête, lombalgies, troubles musculo-squelettiques, conséquences insidieuses de la sédentarité (diabète, risques cardiovasculaires, etc.) et sommeil perturbé par la lumière bleue.
  • Au niveau de la santé mentale :  stress et anxiété augmentés par la sensation d’urgence de la connexion mais aussi par le manque de disponibilité dans la vie privée, difficultés d’attention et pratique dangereuse de la connexion (en conduisant ou en marchant par exemple).

Comme le démontre l’étude européenne, l’hyperconnexion concerne autant les employeurs que les employés, ces dangers nous concernent donc tous. Apprenons à nous déconnecter, d’ailleurs, que faites-vous encore ici à nous lire ? 

Pour en savoir plus : nos supports de prévention

Les fiches prévention

  1. https://www.caf.fr/allocataires/vies-de-famille/articles/droit-la-deconnexion-la-prevention-au-coeur-du-dispositif
    ↩︎
  2. https://www.ouest-france.fr/high-tech/internet/un-francais-passe-en-moyenne-27-ans-de-sa-vie-sur-internet-selon-une-etude-7380363 ↩︎

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