L’Association pour l’emploi des cadres (Apec) a publié en septembre 2024 une étude détaillant la perception du monde du travail par les étudiants. L’entrée dans la vie active est perçue comme un moment clé, mais souvent source d’anxiété et d’ambivalence.
Une entrée dans le monde du travail redoutée
Selon l’étude, près de la moitié des étudiants (48 %) estiment qu’il sera difficile de décrocher un emploi après leurs études, et 85 % anticipent un environnement de travail compétitif et exigeant. L’une des principales inquiétudes concerne l’équité sur le lieu de travail, avec 67 % des jeunes qui perçoivent le monde professionnel comme injuste. D’autres préoccupations incluent des rémunérations insuffisantes, une pression excessive (37 %), une surcharge de travail (29 %) et un mauvais équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. En outre, 27 % redoutent de ne pas aimer leur futur métier, tandis que 51 % craignent une mauvaise intégration dans les entreprises.
Un enthousiasme pour l’indépendance financière et l’épanouissement personnel
Malgré ces craintes, l’étude montre que les jeunes gardent une vision positive du monde du travail. L’accès à l’indépendance financière est une motivation majeure pour 52 % des répondants, tandis que 43 % souhaitent développer de nouvelles compétences et 40 % espèrent se sentir utiles dans leur travail. Les étudiants associent également le travail à un retour sur investissement de leurs études et à un moyen d’acquérir de l’autonomie. Ils considèrent le monde du travail comme stimulant (70 %), innovant (64 %) et coopératif (63 %).
Une méconnaissance des réalités du marché du travail
L’étude met en lumière un paradoxe : bien que motivés, les jeunes manquent de connaissances sur les réalités du marché de l’emploi. Plus de la moitié des étudiants (51 %) estiment mal connaître le droit du travail et 39 % se sentent peu familiers avec les contrats de travail. Ils expriment un besoin d’informations plus précises sur les perspectives salariales (59 %), les débouchés professionnels (43 %) et les évolutions de carrière (45 %).
Cette étude révèle une génération partagée entre appréhension et ambition. Si les jeunes redoutent les difficultés du monde du travail, ils sont aussi nombreux à y voir une source de développement personnel et professionnel. Une meilleure préparation et un accompagnement accru pourraient les aider à aborder cette transition avec plus de sérénité.