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Échanges intergénérationnels et travail : quand les compétences n’ont pas d’âge

Tout particulièrement depuis l’allongement du temps de travail, la rencontre professionnelle entre séniors et juniors fait débat. Afin de répondre à ces multiples interrogations, LinkedIn et l’institut CSA ont publié le 19 septembre dernier leur étude Les relations intergénérationnelles en entreprise. Des résultats tantôt surprenants, tantôt logiques qui nous rappellent à l’évidence : juniors et séniors ont tant à s’apprendre les uns des autres ! Serait-il grand temps de faire tomber les idées reçues et que chacun trouve sa place ?

Les aspirations professionnelles des séniors et des juniors seraient plutôt proches

La particularité de l’enquête LinkedIn/CSA réside dans le fait que, parmi les 1000 interrogés, la moitié soit des salariés entre 18 et 30 ans et que l’autre moitié soit des salariés de plus de 50 ans.

De ce fait, nous pouvons comparer par exemple avec facilité les visions du travail de chacun. Les éléments cruciaux de l’épanouissement au travail classés par les interrogés sont :

  1. Chez les juniors comme chez les séniors : la rémunération.
  2. Pour les juniors, l’ambiance de travail à 42 % ; et chez les séniors, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée à 42 %. 
  3. Les juniors souhaitent préserver leur équilibre vie professionnelle/vie privée tout comme une certaine flexibilité d’horaires ; les séniors privilégient l’ambiance au travail.

Malgré ces quelques différences de pourcentage, il est difficile de nier que, finalement, les plus de 50 ans comme les 18-30 ans interrogés partagent pour ainsi dire les mêmes aspirations dans leur vie professionnelle.

Par ailleurs,ils définissent tous la réussite professionnelle sous 3 grands prismes :

  • Maintenir l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée,
  • Découvrir de différents domaines professionnels,
  • Savoir accumuler différentes expériences. 

Et si le fameux « fossé intergénérationnel » s’était creusé par les grands bouleversements de notre façon de travailler actuelle ? 

Les juniors et les séniors interrogés ont aussi de grandes divergences qui se signalent tout particulièrement concernant leurs avis sur les grandes évolutions du monde du travail. Les séniors sont en effet, selon le sondage, nettement moins enclins que les jeunes actifs à l’utilisation des outils d’intelligence artificielle, le flex office ou bien encore le 100 % télétravail.

De leur côté, selon une enquête de l’Apec, les jeunes actifs seraient en leur grande majorité inquiets par  « un environnement de travail compétitif et exigeant, une mauvaise intégration dans leur entreprise ou bien encore par « une pression excessive »- malgré leur enthousiasme et leur vision du travail comme « stimulant, innovant et coopératif ».

Fabienne Arata, country managers de LinkedIn France rappelle que : « Selon nos données, les compétences requises pour de nombreux emplois devraient évoluer d’au moins 68 % d’ici 2030. »1

Aujourd’hui 1,4 million de personnes de plus de 53 ans sont sans emploi ni en retraite, le maintien en emploi des séniors est à la fois gage d’une meilleure qualité de vie et d’une meilleure santé. La santé mentale des salariés de 18-30 ans n’a jamais été aussi fragile, 28 % d’entre eux auraient souffert en 2024 de détresse psychologique élevée2.

Le partage de connaissances et le principe de tutorat intergénérationnel sembleraient être donc des solutions idéales pour préserver la santé au travail de tous comme pour répondre aux enjeux professionnels futurs. Selon l’enquête LinkedIn/CSA, les 18-30 ans voient, grâce aux plus de 50 ans, la possibilité d’apprendre de nouvelles compétences techniques, de la rigueur, de nouvelles méthodes de travail et même une meilleure gestion du stress là où les séniors voient, grâce à leurs plus jeunes collègues, la possibilité d’acquérir des compétences digitales, ainsi qu’un rapport au travail différent.

Méthodologie de l’enquête : enquête réalisée auprès d’un échantillon de 506 actifs occupés âgés de 18 à 30 ans et de 503 actifs occupés âgés de 50 ans et plus. Enquête auto-administrée en ligne sur panel du 27 mars au 08 avril 2024. La représentativité est assurée par la méthode des quotas sur les variables de sexe, d’âge, de CSP et de région d’habitation.

Le partage de compétences et des savoirs pourrait-il préserver la santé au travail des juniors comme des séniors ?

  1. Enquête CSA pour LinkedIn. ↩︎
  2. https://www.rhmatin.com/qvt/bien-etre-travail/rps-30-des-salaries-concernes-par-les-risques-de-burn-out.html ↩︎

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